Sugar, butter, flour • Kay Sokolov A4rt

En 2016, la magie se rua à l'assaut du monde, gigantesque tsunami touchant indistinctement tout à chacun, modifiant à jamais un univers qui l'avait relayé au domaine de la fiction. Du jour au lendemain, sans prévenir, des personnes révélèrent des capacités inouïes – les fanatiques de comics se mirent à parler de mutants à la X-Men, les scientifiques d'une potentielle évolution de l'humanité. De nouveaux animaux furent découverts, mutations d'êtres déjà existants, résurgences de créatures qu'on pensait n'exister que dans les légendes. Mais le changement apporta la crainte. Des refuges furent créés pour rassembler ces nouveaux individus. L'un d'eux se nommait Concordia. La suite

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Sugar, butter, flour • Kay Sokolov

 :: District magique :: Steam Street :: Gingerbread's house
Lun 12 Nov - 8:38
Sugar, butter, flour
La boutique était continuellement emplie de la fragrance des pâtisseries se confectionnant dans le laboratoire, du parfum des boissons que l'on servait aux clients, désireux de profiter de leur collation sur place. L'échoppe avait beau être chiche, guère aussi achalandée que ses consœurs plus prestigieuses, il y avait toujours quelqu'un à recevoir, à conseiller. Cela n'empêchait guère les invendus, toujours trop nombreux au goût de l'équipe qui se les partageait, refusant tout de go de les jeter.

La nourriture ne se gâche pas, assénait Makena à qui voulait l'entendre. Elle est là pour emplir les ventres, pas finir dans le caniveau. Plus d'un habitant des bas-fonds avait ainsi goûté, gratuitement, une des conceptions du Gingerbread's House.

Aujourd'hui était jeudi, une des rares journées de la semaine connaissant quelques périodes creuses, ce qui expliquait la présence d'une équipe aux effectifs réduits, la boutique s'autorisant l'ouverture le dimanche matin. Il y a toujours un Français pour venir réclamer une baguette, en riait Makena. Chance pour ces derniers que le propriétaire ait quelques connaissances basiques sur la boulangerie.

Ronce vivotait dans l'échoppe cherchant, continuellement, quelque action à accomplir, refusant de demeurer les bras croisées. Le reste de l'équipe avait beau lui dire de se ménager, de se laisser un temps de repos quand la situation l'exigeait, la femme refusait tout d'un bloc. Elle profitait des accalmies pour rajuster la vitrine, la remplir si un produit était trop vite parti ou nettoyer les lieux. Elle était incapable de rester assise à attendre ou, comme le faisait Lisbeth lorsqu'elle venait donner un coup de main, surfer sur son téléphone. Il y avait toujours la peur de ne pas entendre l'arrivée d'un client et de ne pas savoir réagir à temps.

La clochette de l'entrée la fit lever la tête de son ouvrage, la main posée sur le chiffon. Le repliant rapidement, Ronce le dissimula sur une des étagères intérieures du comptoir. Le duo de clients qui venait de s'engouffrer, Ronce les connaissait bien. Ils faisaient partie des réguliers, de ceux dont on finissait par retenir la commande soit par leurs visites quasi quotidiennes, soit par leur propension à se faire remarquer aussi bien par leur prestance que leur babillage.

La femme vint aux devants, comme à son habitude, les mains enfouies dans les poches de son pantalon. Sa veste de cuir, ses courts cheveux bouclant sur la nuque et cette commissure qui se creusait au coin de ses lèvres lorsqu'elle souriait lui filaient un air bravache.

« B'jour ! »
« Bonjour, la même chose que d'habitude ? »
« Toujours. C'est calme aujourd'hui. » commenta la cliente tout en embrassant la salle du regard, quasiment vide si on acceptait un ou deux clients pratiquement assoupis à leur table, plongés dans leurs occupations.

Ronce hocha la tête tandis qu'elle préparait la commande. La machine à café éructait brisant les grains en un concert de craquements se muant en glougloutement. L'attirail avait beau avoir les atours d'une machine à café à l'ancienne, aucune électricité ne parcourait son intérieur. Un phénomène qui fascinait toujours Ronce.

« Je vous apporte la commande à table, si vous voulez. » Ne jamais trop faire attendre un client, toujours le ménager. « Ça ne devrait pas prendre longtemps. »
« Pas de soucis. Ça apprendra un peu la patience à mon partenaire. » La cliente appuya ses dires d'un clin d’œil amusé. « On piétine sur une affaire et il aime jamais quand ça dure trop longtemps. »

On aurait cru entendre une grande sœur riant des déboires de son frère cadet. La femme se permit même de donner une tape dans l'épaule de son collègue, resté jusqu'ici muet.

« On le trouvera ce tordu, on les trouve toujours. Faut juste guetter le bon moment. C'est comme la chasse. Sauf que, nous, on tire par sur tout ce qui bouge pour ensuite remarquer que c'était qu'un pauvre cueilleur de champignons. »
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Ven 16 Nov - 21:54
Encore une journée à chasser cette foutue hybride mante religieuse. Putain qu'elle était doué cette saleté, aussi bien pour dévorer la gente masculine que pour fuir et lui couler entre les doigts tel de l'eau. Kay avait déjà fumé un paquet de clopes depuis le réveil. Enfin par réveil il fallait comprendre un assoupissement de trente minutes sur tout la nuit à bosser dans sa maison, à retourner encore et encore la moindre preuve, à lire et relire les comptes-rendus, à regardé à la loupe chaque photo pour y déceler le moindre indice, mais rien de rien.

Il y avait bien quelque chose qui lui échappait mais quoi ? C'était une chose sûrement aussi grosse que son poing au milieu de la figure du premier qui le ferait chier aujourd'hui. Mais alors que Kay se faisait couler un café dans une vielle cafetière en inox, il était en train de se donner un coup d'eau sur le visage, torse nu dans la salle de bain.

La nuit avait été longue et chaude. Putain de quartier avec la plage. Trop de chaleur... Ce fut la sonnerie de sa porte qui le sortit un peu plus de sa léthargie. Derrière la porte Gerda, une amie et collègue de boulot, qui le suivait depuis un paquet d'années.

– Du nouveau ?

Toujours torse nu, serviette sur l’épaule droite, avec un ton sec et désinvolte.

– Laisse moi rentrer et va te foutre quelque chose sur le dos.

Gerda n'avait pas attendu l'autorisation d'entrer. Elle avait forcé le passage pour entrer dans la maison de son partenaire, partenaire qui ne l'avait pas retenu sachant que ce serait contre productif. Ce fut en silence qu'il retourna dans la salle de bain, laissant Gerda faire, comme d'habitude, comme chez elle.

– Bon tu vas me dire maintenant si tu as du nouv... Mon café, espèce de résidu de gorille !

Ce fut sans sommation, après avoir fini de vider la cafetière, que Gerda lui avait balancé en pleine face.

– Ferme la avec ça ! On bouge d'ici. L'odeur de sueur, de clope et d'alcool c'est bon cinq minutes.


* * *



Sacré bonne femme. Il y en avait pas deux qui lui parlait comme ça. Comme il fallait s'y attendre, depuis qu'elle avait aperçu Kay aller au Gingerbread's House et le voir bafouiller quelques mots confus sans queue ni tête, elle ne faisait plus que l'amener ici. Maudite bonne femme...

Enfin Kay était bien trop préoccupé par cette saleté d'hybride. Il avait bien pensé à traîner dans le coin de prédilection de la Ruche, mais n'ayant aucune preuve concrète d'un potentiel lien il était tendu d'y aller. Bien que ce ne serait pas la première fois qu'il rendrait ce genre de visite à l'improviste dans un gang de Concordia, et qui finissait rarement bien. Enfin il était perdu dans ses pensées, grattant doucement sa barbe de trois jours.

Kay n'avait même pas entendu le début de conversation entre les deux femmes, percevant juste les dernières paroles de l'employée et de Gerda suite à la tape sur son épaule, réalisant par le même fait qu'elle était là. Une gène personnelle s'installa dans sa tête. Elle n’était pas comme Gerda, elle était…

Apparemment Gerda avait vaguement parlé boulot avec Miss Deschamps, et rien d'autre fallait il espérer. Enfin la remarque avait quand même arraché un léger sourire à Kay. Les chasseurs, voilà un autre type de fous modernes dont il aimerait bien s'occuper pendant ses jours de repos.

– Cette tordue c'est une femme. C'est pas si simple que ça, mademoiselle. On les trouve pas toujours avec les méthodes de la police de la ville. Mais surtout combien d'innocents sont en danger tant qu'on ne l'a pas chopé. Mais ouais, on va tout faire pour la foutre en prison, ce foutu monstre.

Monstre non pas car la meurtrière multi récidiviste était une hybride, mais car ses crimes n’étaient rien d'autre que de la boucherie purement et simplement. Le saint nectar était enfin prêt : un café bien noir et corsé.

Kay n'attendit pas une seconde et but une longue gorgé doucement comme si il buvait le champagne le plus cher au monde.

– Toujours aussi parfait votre café Miss Ronce.

Kay n'arrivait pas à être détaché vis à vis de Ronce Deschamps. Il était vraiment dans une allocution plutôt proche.

– D'ailleurs faites attention à vous. Apparemment cette foutue tueuse ne s'en prend qu'aux hommes, mais on sait jamais.

Et là l’œil malicieux de Gerda brilla de mille feux.

– Si tu t’inquiètes tant tu n'as qu'à la raccompagner chez elle après son travail, comme un garde du corps.

Kay, qui était en train de boire son café, recracha directement en face de lui tout ce qu'il avait dans la bouche.
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Sam 24 Nov - 0:49
Sugar, butter, flour
Ronce ne savait jamais comment réagir quand quelqu'un la nommait « Mademoiselle ». Lorsque cela venait de personnes âgées, elle mettait cela sur le compte d'une habitude si ancienne que la modifier serait trop compliqué, un vieux tic dont on n'arrivait pas à se défaire. Puis il y avait la différence de générations, le « mademoiselle » étant, à la vieille dame, ce qu'était le tutoiement maladroit au pré-adolescent. Le plus dur était de savoir quand le mot était là pour assurer une autorité sur elle, ce qui arrivait parfois avec certains clients mécontents, lui renvoyant sa jeunesse (et, par extension, son inexpérience) dans la figure.

Ce qui semblait être le cas avec ce client qui alternait entre l'attitude de l'homme de terrain (typiquement le genre à vous dire de circuler et que la police vous informera en temps voulu) et le pédagogue tentant d'expliquer un art particulièrement obscur à une novice.

« Une tueuse qui s'en prend qu'aux hommes ? »

Ça avait le mérite de changer des serial-killers s'adonnant aux femmes pour vaquer à des vices que la société prohibait (à juste titre). Cette femme pratiquait-elle ces massacres pour les mêmes raisons ? Ronce en avait entendu quelques rumeurs, de ceux vous confirmant que ça n'arrivait qu'aux autres, tout en laissant planer le doute. Corcondia n'était pas un pays, mais une cité – ses limites étaient plus restreintes. Il y avait de quoi frissonner à s'imaginer avoir déjà croisé la route d'une tueuse et n'avoir du son salut qu'à son genre.

Pour une (rare) fois qu'être femme pouvait lui permettre de s'éviter des ennuis...

Une pensée qui fut brutalement rompue par la toux inopinée de son client, éructant son café. Gerda s'en amusait en donnant des tapes entre les omoplates de son partenaire – signe que ce ne devait être rien de grave. Émotion que ne partagea guère Ronce, toujours propice aux inquiétudes, d'autant plus lorsque le souci touchait un membre de la clientèle. « Un client de déconfit et c'est un client à jamais parti. » Depuis qu'elle avait entendu l'adage, elle était marquée au fer rouge dans son esprit.

« Oh je suis désolé ! »

Avec la chance qu'elle avait, quelqu'un avait du confondre sel et sucre lors du remplissage de la machine – une erreur inqualifiable mais qui pouvait survenir à tout instant, surtout depuis l'achat de ses étiquettes ré-inscriptibles magiques (qui avaient la fâcheuse tendance à modifier les lettres sans l'accord de quiconque). Se ruant vers le comptoir, Ronce revint avec un torchon, épongeant la table du mieux qu'elle pouvait.

« Encore toutes mes excuses. Je vais vous resservir et vous offrir la consommation pour la peine. »

C'était bien la moindre des choses qu'elle puisse faire.

Sans même attendre la réponse du concerné, plongée dans sa volonté d'éviter tout coup d'éclat, Ronce revint avec une nouvelle tasse et un verre d'eau. Elle tendit ce dernier au détective.

« Tenez, ça vous fera du bien. Et, si je puis me permettre, c'est plutôt à vous de faire attention. Concernant cette femme. Vous êtes davantage dans son viseur que dans le mien. Surtout si elle sait que vous enquêtez sur elle. »
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Ronce Deschamps
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Ronce Deschamps
Mar 11 Déc - 21:17

La toux de Kay avait du mal à passer même avec « l'aide » de Gerda qui s'amusait un peu trop de la situation, de ce qu'elle pensait avoir compris de lui et de ce que représentait ce lieu pour lui. Et comme si ce n’était pas tout Miss Deschamps se confondait en excuses et voulait renouveler la consommation gratuite et, du coup, payer les pots cassés à la place de Gerda...

– N..on...

Quelques lettres réussirent à sortir de la bouche de l'homme avec toutes les peines du monde. Tout en toussant et en tendant le bras en direction de la serveuse, il lui fit signe que ce n’était pas la peine. Bien vite il lança un petit regard noir en direction de Gerda, toussant un gros coup pour faire partir ce qui le gênait dans la gorge.

– TU payes les consommations. Et cette tasse aussi. Et pas de frais de travail.

Kay était rouge tomate. Pas forcément à cause de la gène de ce qui se passait en ce lieu, mais aussi car l'air venait à peine de pouvoir reprendre ses droits dans ses poumons ou ce qu'il en restait. Kay n'aimait pas ça. Ceux qu'il faisait culpabiliser sans aucun remords étaient ces saloperies de criminels... Et pas elle.

–  Hum hum. Excusez moi. C'est juste passé dans le mauvais tuyau. C’était gentil, mais c’était pas la peine pour le café. Gerda réglera la consommation.

Kay se prit un verre d'eau, à défaut d'un verre de vodka, pour bien nettoyer sa gorge. À part la mine rouge tout était revenu à la normale.

–  Ce n'est que des suppositions, et surtout mon intuition qui parle. Aucune preuve concrète, ni officielle. Du coup il vaut mieux rester prudent, Et votre inquiétude est à votre image : gentille. Mais ne vous en faites pas : je suis toujours prêt à la recevoir pour la mettre sous les barreaux.

Kay, au même moment, posa sa main sur son cœur qui, lui, était couvert par son arme de service. Oh que oui il était prêt à la recevoir. Il ne demandait pas mieux. S'il pouvait faire en sorte de l'amener à lui, quitte à y laisser des plumes pour le bien de la justice, cela ne le dérangeait pas. De toute façon il n'avait aucune attache réelle ici bas et s'il n'avait certainement pas encore franchi la ligne de non retour c'était sûrement grâce a Gerda qui savait lui faire comprendre certaines choses.

–  Enfin, comme la propose Gerda, si vous avez besoin de moi ce sera... avec plaisir que je vous aiderais, si vous le voulez bien sûr. Et heu je vous prendrais bien ce gros muffin aux groseilles là bas s'il vous plaît.
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Kay Sokolov
Mar 18 Déc - 12:17
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« T'es vraiment le type même de  l'héroïne de shojo. » lui avait un jour glissé, tout à tac, Lisbeth. La jeune femme était venue la seconder dans la boutique et, profitant d'une accalmie, avait discuté avec elle derrière le comptoir, trompant l'ennui avec son portable.
« Que veux-tu dire ? » Novice qu'elle était concernant les mangas, Ronce n'avait nullement compris la référence.
« T'es typiquement la gentille fille qui aide tout le monde. Je veux te définir auprès de quelqu'un, c'est le premier mot qui me viendra à l'esprit. Gentille. C'est pas mauvais, sauf... »
« Sauf ? »
« Faut éviter que le gentille devienne un fille tellement naïve qu'elle se fait enfler par n'importe qui. »

✿ ✿ ✿

« Je fais juste mon travail. » concéda-t-elle à son client, la tête toute emplie des remarques de Lisbeth. La franchise désarmante de la germanique la chamboulait toujours, même alors qu'elle ne se trouvait plus dans les parages. « Je vais vous amener ça. »

Tournant dos à sa clientèle pour saisir une pince métallisée, Ronce ne vit pas Gerda asséner une claque dans la nuque de son collègue, sifflant quelques mots bas. « Et le pressing ? C'est pas parce que toi tu vis avec une hygiène déplorable que les autres doivent en faire les frais. T'as complètement souillé sa tenue de travail. » Le tout accompagné de jurons aux accents russes.

Le muffin fut déposé avec un tintement d'assiette se cognant au bois de la table. Il aurait été inconvenant de disposer le mets à même la table.

« Régalez-vous. » Se tournant vers Gerda, elle demanda. « Et pour vous ce sera ? »

Le carillon résonna, annonçant l'arrivée d'un nouveau client. S'excusant à demi-mots auprès de la Russe, Ronce se tourna pour saluer, par automatisme, la personne qui venait d'entrer. Qui se révéla n'être autre que Lisbeth qui la salua en agitant grandement la main avant de lâcher un rire, se précipitant à petits pas vers son amie.

« Tu as accueilli une cohorte de gosses pour te retrouver comme ça ? »
« Mh ? »
« Ta chemise, Ronce. Bonne pour la machine. Allez viens. » D'une main ferme, Lisbeth lui saisit le bras. « On va t'arranger ça. »

La jeune femme remarqua alors, seulement, en penchant la tête en avant, les éclaboussures de café qui tâchaient la blancheur de la chemise. Trop préoccupée par l'incident, elle avait, complètement, oublié qu'elle avait pu en recevoir quelques éclats. La porte de l'arrière-boutique se referma derrière elle avant même qu'elle ait pu prendre le temps de s'excuser pour son absence temporaire. Usant d'une vitesse déconcertante, Lisbeth lui ramenait déjà une chemise propre.

« Enlève-moi ça. Je t'aurais bien dit de passer un coup d'éponge mais, la dernière fois que j'ai fais ça, ma chemise a viré couleur chocolat. Je pense donc que c'est plutôt déconseillé. C'est ton berger allemand qui t'a fait ça ? »
« Lizzie ! » Ronce s'empourpra, gênée qu'un client soit définit ainsi, même si elle savait très bien que la jeune fille ne pensait à rien de mal. La chemise sale chut à ses pieds tandis qu'elle enfilait l'autre, non sans vérifier que le café n'était pas passé au travers. « Il n'est pas allemand. »
« Ton berger du Caucase si tu préfères. » éluda Lisbeth en agitant la main, se changeant de son côté, jetant ses vêtements de civils sur une chaise. « Il a prononcé plus d'un mot aujourd'hui cette fois ? »
« Il s'est excusé. » Lisbeth hocha la tête. « Et m'a proposé de me raccompagner ce soir. »

Le rire de Lisbeth explosa sous la voûte des vestiaires. Sa crinière indisciplinée s'agita en tout sens tandis qu'elle frappait des mains.

« Sérieux ? Au final votre histoire va peut-être plus rapide que le dernier shojo en date. »
« Lizzie... »
« Non mais ça crève les yeux que c'est toi qu'il veut bouffer, pas le muffin. »
« Je suis pas intéressée. »
« Dis celle qui s'inquiétait de plus le voir depuis une semaine. C'est pas à moi que tu feras gober ça. Je connais tous les trucs des mises en couples. Garçons, filles, non-binaires, je les ai tous côtoyés. Je suis experte en la matière, bien plus que toi, l'héroïne de shojo. »

Ronce eut un soupir de lassitude. Lorsque Lisbeth était lancée, plus rien ne pouvait l'arrêter. La germanique lui donna une tape entre les omoplates, l'encourageant à retourner dans la boutique. Sa crinière domptée en une queue-de-cheval, Lisbeth salua à grands cris la clientèle, se précipitant pour nettoyer les tables abandonnées et quérir les commandes des nouveaux arrivants. Ronce crut la percevoir, un instant, échanger un regard avec Gerda – regard complice de sous-entendus. D'une voix forte, Lisbeth lança alors qu'elle préparait une commande.

« Au fait, Ronce, 'pa m'a dit que tu finissais plus tôt aujourd'hui, exceptionnellement. C'est moi qui vais m'occuper de la fermeture avec lui. »

Ronce aurait mis sa main au feu que ce n'était qu'un gros mensonge pour la pousser à quitter les lieux au plus vite. La nouvelle génération était, définitivement, corrompue jusqu'à la moelle.  
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Ronce Deschamps
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Mar 1 Jan - 22:21


À peine la serveuse avait elle tourné le dos que Gerda tapait l’arrière du crâne de son ami qui fronça les sourcils aussi sec en la dévisageant.

– À qui la faute hein… En plus c'est pas le patron qui doit faire ça ?

Mais la discussion fut écourtée par le retour de Deschamps. Qu'est ce que son hygiène de vie avait à voir avec tout ça ? Elle était normale, non ? Enfin le problème était que Kay n'avait absolument pas faim.
Kay resta silencieux ne sachant pas comment réagir à ce que lui avait dit Gerda par rapport à miss Deschamps. Mais comme s'il y avait quelqu'un là haut, quelqu'un en qui Kay ne croyait absolument pas, mais bon le fait est que Ronce avait du partir avec une collègue que Kay avait déjà vu quelque fois en venant ici.

– Qu'est ce que tu racontes sur mon hygiène de vie ? Je me porte on ne peut mieux en plus de ça. Tain tu compliques les choses. Déjà que j'ai du mal à lui parler et toi tu complique tout. C'est pas comme un putain de profilage. Tu ne veux pas nous réunir sous du gui et du houx pour qu'on s'embrasse aussi dans la foulée ?

Quoi que ça pourrait y ressembler en quelque sorte. Mais il n'en avait pas vraiment eu besoin pour avoir ce petit quelque chose qui était tombé comme un flocon de neige sur son épaule et était totalement différent de sa relation avec Gerda.

Kay était perdu dans ses pensées alors que la collègue de Deschamps sortit de l’arrière boutique. Il crut voir un renne sur le moment, sûrement à cause de la démarche rapide de cette dernière. Mais cela fut l'espace d'une seconde, ce qui l’empêcha de voir le petit geste complice des deux femmes. Sans quoi il aurait sûrement demandé des explications à Gerda. Enfin cela aurait été son intention si Ronce Deschamps n’était pas, à son tour, sortit de l’arrière boutique.

Gerda était partie rejoindre la seconde serveuse, laissant Kay dubitatif sur les relations qu'elle entretenait avec ce lieu. Enfin il était seul et Ronce l’était aussi au comptoir et comme un gamin il n'osait pas aller la voir. Il était beau le flic aux méthodes de gros dur.  

Enfin, après plusieurs longues minutes à être seul dans son coin, Kay se leva pour aller au comptoir, passant sa main dans sa nuque et adressa la paroles à Deschamps.

– Désolé pour la tenue. Je payerais le pressing. Si vous avez un sac je vous fais ça aujourd’hui et vous le ramène au plus vite.

Kay regardait du coin de l’œil du côté de Gerda qui était avec la jeune Lisbeth, proches tous deux à la table de deux gamins : une tête blonde pleine de piques et un petite rousse. Les pauvres.

– Votre collègue a dit que vous finissiez plus tôt aujourd’hui. Mon offre pour vous raccompagner tient toujours si vous le voulez. Ou pour aller au pressing.

Kay avait un peu de mal à formuler sa demande, à prendre les rênes. Il était pourtant capable de mener une veillée tout une nuit dans le quartier pour la protéger. Il était plus du type action que blabla. Il lui aurait fallu une bonne idée ou même une guirlande de lumières pour espérer faire mouche...
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Kay Sokolov
Jeu 10 Jan - 10:36
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– À qui la faute hein… En plus c'est pas le patron qui doit faire ça ?

Gerda leva les yeux au ciel, préférant boire son café plutôt que répondre à cette réplique. J'ai beau le frapper avec une poutre en béton armée, il ne comprend pas la subtilité. C'était à se demander comment il arrivait à si bien gérer son travail. En même temps, il y avait un monde entre manipuler des preuves et reconstituer, froidement, un crime et comprendre la psychologie humaine. Ça, c'était davantage le domaine de la Russe qui veillait à s'occuper des témoignages et poser les questions tout en ménageant le témoin encore sous le choc.

– … Tu ne veux pas nous réunir sous du gui et du houx pour qu'on s'embrasse aussi dans la foulée ?
« Si ça avait été Noël, je l'aurais fais. Mais en plein mois de janvier, même avec l'excuse des fêtes de fin d'année, ça sonnerait trop louche. »

Cet homme était pire qu'un adolescent en pleine crise de la puberté. Dire qu'elle avait été amoureuse de lui, gamine... avant de découvrir qu'il avait évolué en un être empli d'une froideur scientifique, blasé du monde et de ses tourments. Véritable parangon de l'anti-héros, Jason Todd empli de vodka et de rancœur envers le genre humain. Un joli cocktail parfait pour briser les ultimes espérances d'une jeune fille encore tout pétrie d'amour infantile. Le voir éprouver un semblant d'affection pour quelqu'un avait surpris Gerda. Voir la concernée s'inquiéter de son absence et la questionner à demi-mots sur le sujet l'avait encouragé à faciliter leur mise en relation.

Ça et une germanique exaltée qui lui avait rentré peu gracieusement dans le lard pour lui proposer une collaboration. Tout ceci sonnait bien trop série américaine, mais le quotidien de Gerda était tel qu'elle n'avait pu refuser la proposition. Tout était à gagner. Et puis, la petite fille dormant à elle devait bien ça à son premier amour.

« Je vais reprendre une tasse, tiens. » glissa-t-elle à brûle-pourpoint tout en se levant, tasse vide à la main. Autant qu'elle s'éloigne et aille deviser avec sa complice qui semblait s'être trouvée un nouveau couple. Lisbeth aurait pu faire une marieuse de choix : peu de conciliabules, un don pour cerner les relations et une franchise bousculant si bien les gens qu'ils se livraient d'eux-mêmes. Du coin de l’œil, Gerda perçut Ronce se rapprocher de la table qu'elle avait précédemment occupée. Parfait. Peut-être qu’aujourd’hui (enfin) la situation allait évoluer.

✿ ✿ ✿

« Ce n'est qu'une chemise, vous savez. » répliqua Ronce face aux excuses informulées de son client, de sa volonté à rattraper sa bévue. Encouragée par elle ne savait quoi (les propos de Lisbeth, le fait qu'ils étaient en retrait du reste de la clientèle) Ronce s'enhardit, répondant au tac au tac. « Pourquoi pas les deux ? L'un n'empêche pas l'autre. Je crois d'ailleurs qu'il y a un pressing sur le chemin qui me ramène à mon appartement. Un pressing classique. Il se situe dans le centre-ville, à la limite de Steam Street. Je finis mon service et je vous rejoins à l'entrée. »

Appuyant ses dires d'un sourire, Ronce quitta la table pour faire un dernier tour des lieux : nettoyer les tables inoccupées, rassembler la vaisselle oubliée. Passant auprès de Lisbeth occupée en pleine session de marieuse, la jeune femme lui lança tout à trac « Tu n'oublieras pas d'encaisser les commandes ». Lisbeth répondit avant d'abandonner le couple qu'elle s'efforçait de former : l'adolescente rousse avait plongé son nez dans son mug de thé tandis que son compère grommelait des mots inintelligibles, ponctués de jurons.

Ronce finit par s'extirper de sa journée de travail au bout d'une demi-heure. La longue jupe droite chatouillait ses mollets. Ses doigts gantés fermaient le dernier bouton de son manteau cintré. Ses cheveux libres se déroulaient en bouclettes nonchalantes entre ses omoplates.

« Désolé de l'attente. » Elle ne précisa pas que Lisbeth avait fini par la jeter de force dehors, Ronce trouvant toujours quelque chose à faire. « Il y a un pressing par là-bas. » Du doigt, elle indiqua une rue adjacente. « À vingt minutes de marche. »

Par des gestes trahissant l'habitude de sillonner l'allée quotidiennement, Ronce ouvrit la marche. La soirée commençait, doucement, à s'étirer et les lampadaires diffusaient peu à peu leur lumière – vagues sphères d'énergie magique déposés au sommet de la colonne, gros fruits rayonnants.

« Vous proposez souvent aux gens de les raccompagner ? Vous êtes détective ou garde du corps ? »
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Ronce Deschamps
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Ronce Deschamps
Ven 8 Fév - 21:19
« Ce n'est qu'une chemise »

Bon faut savoir c'est important ou pas ? Gerda savait-elle vraiment ce qu'il fallait faire ou bien elle se payait sa tête ? Enfin pas question de faire marche arrière maintenant surtout que, contre toute attente, Ronce Deschamps l'avait pris à contre pied en acceptant les deux invitations de l'homme. Cela il ne l'avait pas vu venir. La jeune femme était plus entreprenante qu'il ne l'aurait cru.

— Aucun problème. Je vous attendrais devant la porte que vous ayez fini votre service.

Service dont il n'avait aucune idée de l'heure où il se finirait. Mais l'envie de fumer, dûe à un certain stress, se faisait de plus en plus pressant. De mémoire il n'avait jamais autant parlé a Deschamps en une seule fois. De plus elle lui avait offert un sourire ravageur. Était-ce un sourire vendeur/client ou pouvait il espérer que non qu'il était plus personnel ?

Kay ne voulut pas gêner plus longtemps la jeune femme et sortit devant le magasin, mettant sur son dos son manteau tout droit sorti d'un vieux film de policier, laissant la note aux soins de sa partenaire.

Kay franchit la porte. La morsure du froid vint lui faire face dans un souffle glacial en plein visage. Mais le détective n'en laissa rien paraître et sortit son paquet de cigarettes qu'il plaça entre ses lèvres et alluma avec un briquet en forme de bouteille de whisky.

Comment allait-il gérer cela ? C’était sous les coup de coude de Gerda qu'il avait fait cette proposition à la serveuse. Mais il n'avait pas là une analyse d'un profil à étudier et à prendre en filature. Là il était jeté à l'eau sans savoir nager. Perdu dans ses pensées l'homme avait sans vraiment s'en rendre compte fumer la moitié de son paquet de cigarette. Voilà qui, même pour lui, était étonnant. Il se demandait comment ce petit bout de femme pouvait autant le stresser, le mettre dans cet état.

Il faut dire que lui et les femmes ça se résumait à Gerda et aux criminels. Pour quelqu'un d'aussi méthodique que lui c’était presque la grande aventure dans l’inconnu.

Quand on parle de la louve on voit le bout de son nez. Kay n'avait jamais vue Deschamps en dehors de sa tenue de serveuse, et il fallait dire qu'elle savait faire son petit effet. Mais Kay ne voulait pas être de ces hommes à laisser paraître un sentiment qui pourrait paraître lourd, qui veut juste draguer de la jolie demoiselle. Non bien qu'il se doutait apprécier plus que simplement la jeune femme, être à ses côtés actuellement était déjà on ne peut plus satisfaisant pour lui.

— Ce n'est rien je ne vous avais pas demandé à quelle heures vous finissiez... Et...

Cette coupe vous va très bien, pensa-t-il. Il lui aurait bien demandé si sa journée de boulot s’était bien passée mais il ne pensa ne pas être assez proche pour cela.

— Je ne connais pas le lieu que vous m'avez indiqué. Je vous remercie de m'indiquer le chemin.

Gerda lui dirait surement de s'excuser à nouveau pour la chemise, mais il ne voulait pas insister sur le sujet.

— Heu non, pas vraiment... Vous savez les détectives sont parfois amenés à faire des missions de garde du corps ou autres activités du genre pour le bien d'une enquête. Ou même tout simplement pour rendre service à un citoyen que la police refuse d’écouter, par exemple.

Kay devait faire attention. Il paraît qu'il avait tendance à trop facilement parler boulot. Mais après tout c’était elle qui avait demandé.

— Enfin si vous avez un problème sachez que je me ferais un plaisir de vous aider. C'est après tout mon devoir. Et vous vous faites souvent raccompagner par vos clients ? Enfin non laissez tomber cette question...

Kay avait répondu sur le coup, mais la question était peut être mal placée. Autant il était sûr que Gerda aurait rigolé et répondu au tac au tac, mais Ronce Deschamps n’était pas Gerda après tout. Kay crevait d'envie de fumer, mais il savait que l'odeur et la fumée pouvaient gêner certaines personnes. Autant il se fichait de l'avis de la plupart des gens, qu'il ne voulait pas faire trop mauvaise impression. Bien que l'odeur de tabac froid qu'il véhiculait trahissait sa condition de fumeur.[/color]
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Ven 1 Mar - 8:53
Sugar, butter, flour
— Enfin si vous avez un problème sachez que je me ferais un plaisir de vous aider. C'est après tout mon devoir. Et vous vous faites souvent raccompagner par vos clients ? Enfin non laissez tomber cette question...

Battement de paupières, regard abasourdi. Comme si Lisbeth se trouvait là par elle ne savait quelle sorcellerie, elle perçut distinctement son ton outré et pouvait l'imaginer, poings sur les hanches, se camper dans son dos.

« Non mais il t'a pris pour une call-girl le ruskov ? Je te jure... » Lisbeth aurait enfoncé les mains dans les poches de son sweat. « Les mecs. »

Désarçonnée par la question, Ronce avait stoppé sa marche. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver contenance et reprendre sa progression. Elle aurait pu éluder la question mais elle préféra y répondre, histoire  d'écarter tout quiproquo malvenu.

« Aucun client ne m'a jamais raccompagné. » Même si elle s'entendait bien avec nombre d'éléments de sa clientèle, elle conservait une certaine distance – on savait jamais où cela pouvait vous entraîner. « Habituellement je repars avec le patron ou une collègue. Mais là c'est un cas de force majeure. Il est dangereux de se promener seul avec cette criminelle dans les environs. »

C'était à croire qu'il s'en voulait après coup de la possible ambiguïté que pouvait entraîner sa proposition et à laquelle Ronce n'avait pas même songé. Elle n'y avait vu qu'une volonté de l'aider, une main tendue. Sa naïveté, elle le savait, la perdrait un jour. Mais, après tout, elle l'avait croisé plus d'une fois cet homme et il ne semblait pas du genre à tendre ce type de piège. Sans quoi Lisbeth n'aurait pas tant insisté. La jeune femme possédait un radar interne et savait repérer les individus un tant soit peu louches.

« Ah nous y sommes. » Du doigt, Ronce désigna le commerce, coincé entre deux bâtisses.

À l'intérieur ça fleurait la lessive et le frais. Une employée prenait les ultimes dépôts du soir en un tour de main, étiquetant le vêtement, laissant un coupon au client avec la date de retour. Il leur fallut attendre que les deux-trois clients soient pris en charge (un employé déposant sa chemise tâchée de la journée, une mère de famille reprenant le linge de son fils). La chemise fut étendue, la tâche cernée – dans deux jours, tout serait prêt. Ronce prit le coupon, remercia l'employée avant de quitter les lieux.

« Oui j'avais oublié de le dire. Mais ils ne prennent le paiement qu'à réception. Au cas où il y aurait un souci pour ne pas faire payer le client pour rien. » Petit haussement d'épaules. « Au pire ce sera une excuse pour se revoir hors du travail. »

Toute autre qu'elle aurait vu dans ses propos une invitation ambiguë.

Se tournant en direction de la route menant à son appartement, Ronce leva les yeux. Une des sphères lumineuses servant de lampadaire grésillait.

« J'espère qu'ils n'ont pas encore des soucis avec la source magique qui alimente le quartier. Il paraît que des anti-magie s'y attaquent. »

Soupir désabusé – Ronce ne comprenait rien à ces dualités et ne voyait aucune autre finalité à ces griefs que des conflits incessants.
ASHLING POUR EPICODE

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